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Le Rapport annuel 2018 est également disponible en téléchargement gratuit. Toutefois, l'achat de l'édition papier permet de soutenir les actions de SOS homophobie.


Pour les journalistes : un dossier de presse est également disponible

Consulter l'édito du Rapport sur l'homophobie 2018


 

L’année 2018 voit paraître le 22e Rapport annuel sur l’homophobie. 24 années d’existence pour SOS homophobie et 22 publications faisant le constat de l’intolérance, du rejet et de la haine envers les personnes lesbiennes, gays, bi et trans n’auront donc pas été suffisantes pour faire reculer ces fléaux en France.

Cette année confirme la hausse du nombre de témoignages reçus, attestant d’une homophobie et d’une transphobie durablement ancrées au-delà du pic de témoignages reçus entre 2012 et 2014, lié au contexte des débats sur le mariage et l’adoption.

1650 témoignages ont ainsi été enregistrés en 2017. La lecture des chiffres met en avant ce qu’on pourrait qualifier de lesbophobie, de gayphobie, de biphobie et de transphobie du quotidien, laissant penser que la parole homophobe libérée et médiatisée ces dernières années a légitimé une « homophobie ordinaire », qui s’exprime d’autant plus que les personnes LGBT sont désormais visibles. Il est frappant de remarquer que les violences verbales et les agressions se produisent essentiellement dans des contextes liés à la vie quotidienne, en famille, dans les relations de voisinage, au travail et dans le milieu scolaire, où les victimes sont de plus en plus jeunes.

 

ÉDITORIAL

 

En 2017, 4,8 % de témoignages de LGBTphobies de plus, une seconde année de hausse, + 15 % d’agressions physiques : notre inquiétude est grande face à une homophobie et une transphobie qui ne cessent de progresser. Si les victimes sont aujourd’hui de plus en plus nombreuses à témoigner, les manifestations de lesbophobie, gayphobie, biphobie et transphobie se multiplient.

Les dernières semaines ont ainsi été marquées par une recrudescence d’agressions LGBTphobes. Un couple de jeunes lesbiennes agressé et insulté dans un train de banlieue, entre Pontoise et Conflans-Sainte-Honorine ; un couple d’homosexuels injurié et menacé de mort dans un supermarché de Rueil-Malmaison ; des personnes trans frappées à Paris par une « brigade anti trav ». Chacun de ces faits nous rappelle la difficulté des personnes lesbiennes, gays, bi·e·s et trans à vivre librement leur orientation sexuelle et/ou leur identité de genre.

Comment aujourd’hui ne pas craindre de vivre et d’aimer dans une société où la différence est synonyme de moqueries, d’insultes, de coups et de violence ? Comment ne pas craindre de vivre dans une société dans laquelle les couples de femmes et d’hommes ne peuvent pas librement s’embrasser ? Comment ne pas craindre de vivre dans une société dans laquelle les personnes trans ne peuvent pas vivre librement leur identité de genre ?

Face à la haine anti-LGBT, SOS homophobie rappelle que toute forme de complaisance est coupable. Aucune tolérance n’est permise face à celles et ceux qui entretiennent la violence. Si SOS homophobie salue toutes les réactions et les initiatives prises par les pouvoirs publics au cours des derniers mois pour condamner et lutter contre l’homophobie et la transphobie, notre association déplore encore parfois des doutes et des hésitations, des paroles malheureuses et blessantes. Gardons à l’esprit que la lutte contre toutes les formes de discrimination exige une Union sacrée qui ne tolère aucun compromis.

Dans quelques mois, nous espérons que le Parlement votera l’extension de la procréation médicalement assistée (PMA). La société française est prête et l’approuve majoritairement. Face aux LGBTphobies, la conquête des droits et libertés des personnes LGBT est essentielle. Elle offre aux personnes lesbiennes, gays, bi·e·s et trans une juste égalité qui, trop longtemps, a été niée. Elle les place sous la protection de lois nécessaires pour elles, eux et leurs familles. D’autres combats resteront à mener, notamment et dans les meilleurs délais la mise en œuvre réellement simplifiée du changement d’état civil pour les personnes trans.

Ensemble, menons nos combats et nos luttes contre les LGBTphobies, en faveur des personnes lesbiennes, gays, bi·e·s et trans, et, plus largement, pour la construction d’une société inclusive et ouverte à toutes et tous.

Joël Deumier, Président
Véronique Godet, vice-Présidente

RAPPORT SUR L'HOMOPHOBIE 2018