Le 9 juin dernier, l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale a démultiplié la déflagration déclenchée par le score inédit des partis d'extrême droite aux élections européennes.

Car c'est bien d'une déflagration dont il s'agit : c'est une chose de faire le constat d'un plébiscite massif des partis les plus opposés aux droits des minorités lors d'élections européennes ; c'en est une autre de voir le président de la République ouvrir lui-même la porte du gouvernement français à ces partis.

Face au compte à rebours qui s'est enclenché jusqu'à ces élections législatives, SOS homophobie tient à manifester ses inquiétudes et à rappeler ses valeurs.

Inquièt·e·s, nous ne pouvons que l'être : la montée de l'extrême-droite et des droites extrêmes est une peste brune qui ravage toujours les droits humains sur son passage. Et qu'on ne nous rétorque pas que nos peurs sont infondées.

Nos peurs ne sont pas des chimères. 

Nous avons vu les États-Unis prendre un tournant conservateur et attaquer les droits des personnes LGBTI jusqu'à chercher à nier leur existence.

Nous avons vu chez nos voisins européens des partis d'extrême-droite s'installer au pouvoir. Nous avons vu la Hongrie et l'Italie refuser de signer la déclaration commune de l’Union Européenne sur la protection des droits humains et libertés fondamentales pour les personnes LGBTI. C'était il y a un mois. En mai 2024. Nous avons vu la même Italie publier une circulaire donnant instruction aux municipalités de ne plus enregistrer que les « parents biologiques » à l’état civil, privant les enfants des couples de même sexe de leurs deux parents. C'était en 2023.

En France, nous avons vu le RN et Reconquête s'abstenir ou voter contre les droits des personnes LGBTI à huit reprises sur les neuf votes organisés au Parlement européen à propos des questions LGBTI. 

Et toujours, immanquablement, nous avons vu ces attaques être menées de front avec des attaques contre les droits des femmes, les droits des minorités, et les droits humains tout court.

Nos peurs ne sont pas des chimères parce que nous ne parlons ni d'un passé révolu, ni de mondes imaginaires. C'est ici, et c'est maintenant. Le danger est réel et il nous faut réagir.

C'est pourquoi SOS homophobie appelle chacun·e à se mobiliser face à la menace de la démocratie que représenterait l'arrivée de l'extrême-droite au pouvoir.

Notre première force, c'est notre voix. Faisons entendre notre colère et notre engagement jusqu'aux élections. Montrons nos présences et notre mobilisation. Soyons fièr·e·s de nos engagements en faveur d’une société inclusive. SOS homophobie invite solennellement ses membres et ses sympathisant·e·s à rejoindre les mouvements de protestation qui s'élèvent contre le danger de l'extrême-droite. Mais notre voix, nous la ferons aussi et surtout entendre dans les isoloirs, nous l'exprimerons dans les urnes. 

Il est nécessaire que chacun·e vote contre les partis qui menacent les droits des personnes LGBTI, des minorités, des femmes, et pour les partis qui protègeront et étendront ces droits si chèrement acquis. Nous appelons les personnes concernées par ces menaces à voter, mais aussi leurs allié·e·s. Qu'est-ce qu'un monde dans lequel on nous promet une prétendue "sécurité", mais dans lequel on pourra "casser du pédé" en toute impunité ? Que signifie voter pour la "sécurité", quand on ne se rend pas compte que derrière les façades policées des politiques se tapissent des groupuscules violents qui n'attendent qu'un gouvernement d'extrême droite pour régner sur la rue par la terreur et en chasser les femmes, les personnes LGBTI, les personnes racisées ? La sécurité pour "certain·e·s", c'est la sécurité pour personne. Et ça concerne tout le monde.

Nous appelons enfin à ce que ce mouvement soit le plus large et le plus uni possible : nous ne pourrons remporter la victoire de l'égalité aux législatives que si notre travail est collectif et intersectionnel. SOS homophobie, en tant qu'association féministe de lutte contre la lesbophobie, la gayphobie, la biphobie, la transphobie et l'intersexophobie, appelle à l'union des forces. Face aux LGBTIphobies, au sexisme, au racisme, à la xénophobie, au validisme, aux discriminations sociales, et à quelque discrimination que ce soit qui fournisse aux partis d'extrême droite un prétexte à légitimer l'exercice de leur violence, unissons-nous.

Votons pour protéger nos existences, nos familles, nos proches.

Votons pour ne pas élever nos enfants ni éduquer les élèves dans le mépris de la vie d'autrui.

Nos vies, nos droits, nos votes !

Julia Torlet

Présidente et porte-parole

Contact presse : 

Julia Torlet, présidente et porte-parole de SOS homophobie

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porte-parole@sos-homophobie.org