SOS homophobie exprime sa profonde indignation face à la nomination du gouvernement de Michel Barnier et demande au Premier ministre de clarifier la position du gouvernement


Après la dissolution de l'Assemblée nationale et de longs mois d’attente, un gouvernement a enfin été nommé par le Premier ministre nouvellement en poste : or, ce gouvernement, dont un très grand nombre de ministres ont combattu l’égalité des droits jusque dans un passé récent, constitue un affront démocratique et humain à la lutte pour l’égalité. SOS homophobie demande au Premier ministre d’apporter les clarifications nécessaires sur la position du gouvernement relative à l'égalité des droits des personnes LGBTI, et de présenter des mesures concrètes dans le cadre de la présentation de sa politique générale.

Le constat est désormais clair : non seulement le nouveau gouvernement ne reflète en aucun cas l’aspiration des citoyen·ne·s à l’égalité exprimée lors des élections législatives, mais il rassemble en outre dans ses rangs des personnalités dont les prises de position contre les droits humains, et particulièrement contre les droits des personnes LGBTI et contre les droits des femmes sont légions : Bruno Retailleau, Laurence Garnier, Patrick Hetzel, Annie Genevard, Astrid Panosyan-Bouvet, Sébastien Lecornu, Othman Nasrou…

Tou•te•s se sont positionné•e•s contre le mariage pour tou•te•s, l’ouverture de la PMA aux couples lesbiens, l’interdiction des thérapies de conversion, la constitutionnalisation de l’IVG ou les droits des personnes trans - et parfois contre tout cela à la fois.

Que chacune de ces personnes, individuellement, ait pris position contre les droits humains et ait été nommée au gouvernement est déjà le signe d’un mépris profond des enjeux liés au respect et à la lutte pour l’égalité au sein de la société. Mais que ce nouveau gouvernement présente un front uni de haine et ne porte l’étendard que du conservatisme et de la sphère réactionnaire, c’est un signal d’alarme que nous ne pouvons ignorer.

Le dédain de la lutte pour l’égalité dépasse les individualités : que penser d’un gouvernement qui supprime le poste de « Ministre délégué•e chargé•e de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations », pour y substituer un « secrétaire d’Etat chargé de la Citoyenneté et de la Lutte contre les discriminations » ? Que c’est un gouvernement qui invisibilise une lutte essentielle et la rend accessoire.

Que penser d’un gouvernement qui nomme une « Ministre déléguée chargée de la Famille et de la petite Enfance », là où l’intitulé précédent mentionnait « LES familles » et ouvrait la porte de l’inclusion ? Que c’est un gouvernement qui piétine la diversité et institutionnalise l’exclusion.

Que penser d’un gouvernement qui fait disparaître les « personnes handicapées » de l’intitulé d’un poste ministériel ? Que c’est un gouvernement qui évacue de ses préoccupations ces mêmes personnes.

L’heure n’est plus à l’inquiétude : nous avons eu des craintes, ces dernières semaines. Elles viennent d’être confirmées.

L’heure est désormais aux actes.

Lutte contre toutes les formes de violences et agressions, formation des fonctionnaires et personnels de l’Education nationale, de la police, de la justice et de la santé, changement d’état civil des personnes trans libre et gratuit, interdiction des mutilations sur les personnes intersexes : les chantiers sur les droits des personnes LGBTI sont nombreux.

Nous demandons à ce que le gouvernement se saisisse de ces dossiers, et nous prouve par des mesures concrètes que nous nous trompons sur son mépris affiché pour nos vies, nos familles et nos parcours.

SOS homophobie demande donc au Premier ministre d’apporter les clarifications nécessaires sur la position du gouvernement en matière d’égalité des droits des personnes LGBTI, et de présenter des mesures concrètes dans le cadre de la présentation de sa politique générale.

Nous demandons que ce gouvernement ne soit pas celui du recul, de l’échauffement des conservatismes et de la préparation de notre répression.

Nous continuerons à défendre les droits des personnes LGBTI et les droits des femmes, nous continuerons à mener une lutte intersectionnelle pour les droits humains. Nous poursuivrons notre combat pour obtenir les droits dont les conservatismes nous privent.

Notre citoyenneté n’est pas de seconde zone - et nous pensions que c’était une évidence.

Contact presse :

Julia Torlet, présidente et porte-parole de SOS homophobie

06.28.32.02.50

porte-parole@sos-homophobie.org