Cela fait déjà plusieurs semaines, plusieurs mois, que les attaques envers notre communauté, les militant·es pour nos droits et toutes les personnes alliées des luttes contre les discriminations à caractère LGBTIphobe, sexiste, raciste, islamophobe, antisémite et tant d’autres, sont monnaie courante sur les réseaux sociaux. Et, ce, tout particulièrement sur le réseau X (ex Twitter) possédé par le milliardaire étasunien Elon Musk.

Depuis le rachat de Twitter par ce dernier, fin 2022, la modération sur la plateforme a presque complètement disparu. En 2024, pour la deuxième année consécutive, le contexte "Haine en ligne" était ainsi le contexte de LGBTIphobies le plus fréquemment concerné par les cas signalés à SOS homophobie. Dans son Rapport annuel sur les LGBTIphobies 2024, l'association a rappelé l'importance de l'amplification des discours de haine et des discours d'extrême-droite par les plateformes, avec des mécanismes spécifiques d'amplification facilitant fake news et cyberharcèlement. SOS homophobie a d'ailleurs constaté sur l'année 2025 l'importance des plateformes comme X dans les attaques transphobes et intersexophobes dirigées contre des athlètes des Jeux Olympiques.

SOS homophobie dénonce fermement la dégradation des conditions d’utilisation de X, et pointe clairement la responsabilité non pas uniquement sur les mauvais·es utilisateur·ices, mais aussi sur les autorités compétentes, qui ne répondent pas suffisamment fermement aux dérives dangereuses sur la plateforme, et surtout de son propriétaire : Elon Musk.

Plus récemment, c’est le groupe META par le biais de son dirigeant et cofondateur Mark Zuckerberg, qui a annoncé indexer sa politique de modération aux opinions politiques réactionnaires afin de les rendre exprimables et de permettre une "meilleure liberté d'expression", tout en actant de fait son rapprochement avec D. Trump.

Si jusque-là, le groupe META assurait un semblant de modération active sur ses plateformes, cette annonce nous apparaît comme une porte ouverte à la libération de la haine LGBTIphobe, sexiste et raciste entre autres, à l’image du contenu sur X après la suppression de ses services de modération en 2022. De plus, dans ses annonces, le dirigeant de META a ajouté qu’il serait possible de qualifier les personnes au sein de la communauté LGBTI+ de « malades mentaux », et les femmes d’« objets ménagers » sans être censuré au motif que ce sont des opinions politiques à part entière.

SOS homophobie condamne là encore fermement ces prises de position et ces annonces qui s’attaquent à nos revendications, et favorisent clairement la multiplication des attaques et du harcèlement en ligne des personnes issues des minorités, les femmes, les personnes LGBTI, les personnes racisées, les personnes immigrés, les personnes handicapées et tant d’autres encore… À l’heure où nos droits sont toujours remis en question et nos vies de plus en plus précaires, ces annonces font l’effet d’une épée de Damoclès sur nos têtes.

C’est pourquoi, dans la lignée des annonces de nombreuses personnalités politiques, d’activistes et militant·es de divers milieux, SOS homophobie quittera le réseau social X le 20 janvier 2025 et migrera vers le réseau social Bluesky sous le pseudonyme @sos-homophobie.org. Notre compte restera ouvert, bien qu’inactif, jusqu’au 20 février 2025, date de sa suppression définitive de la plateforme.

Cette décision, pour autant, ne s’appliquera pas pour l’instant aux plateformes du groupe META comme Facebook et Instagram. SOS homophobie maintiendra donc sa présence sur ces réseaux, mais s’engage à poursuivre une veille active des haines, des menaces, des fake-news et de l’avancée des conditions d’utilisation. L’association s’engage également à militer pour une utilisation plus bienveillante de ces réseaux, et une meilleure appropriation des mécanismes de modération sur ces derniers. 

Cette décision pourra être révisée en fonction des évolutions des plateformes.

Enfin, SOS homophobie apporte son soutien à la communauté LGBTI+, aux personnes racisées et aux femmes étasuniennes, notamment face à l’arrivée au pouvoir de D. Trump et son gouvernement profondément conservateur aux États-Unis. Nous surveillerons de près l’actualité outre-atlantique et resterons résolument vigilant·es vis-à-vis des politiques à venir à l’encontre des minorités.

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