2022, c’est fini, mais pas les LGBTIphobies.
Alors que s’achève l’année 2022, nous avions l’espérance de pouvoir assister à des moments de joie, de fête et d’adelphité. Malheureusement, il n’en est rien : l’actualité de ces derniers jours nous aura, une fois de plus, montré que les LGBTIphobies ne connaissent aucune « trêve des confiseurs », et que l’année 2023 risque d’être une nouvelle année de violence et de haine à l’encontre des personnes LGBTI.
Le 27 décembre 2022, alors qu’ils sortaient du bar Les 3 Diables à Nice, Arturo, Killian et Adriano ont été agressés par quatre personnes, après avoir subi des insultes homophobes et des menaces de mort dans le bar : peu après l’agression, l’une des victimes postait sur Twitter une photographie des séquelles physiques, ainsi que le récit de la violence qui s’était abattue sur eux. Cette agression a été très largement relayée par les médias, notamment sur les réseaux sociaux : une interview poignante a par ailleurs été donnée au média Paint par l’une des personnes victimes.
Dans son Rapport sur les LGBTphobies 2022, SOS homophobie a recueilli un nombre important de signalements de personnes ayant été victimes ou témoins d’actes LGBTIphobes dans l’espace public : la moitié d’entre eux se produisent dans la rue, qui est donc l’un des endroits les plus risqués lorsque l’on est identifié comme une personne LGBTI. Dans 43% des cas, ces actes de LGBTIphobies dans l’espace public se manifestent notamment par des violences physiques, commises par des hommes, agissant seuls (dans 34% des cas) ou en groupe (27% des cas). En outre, elles vont souvent de pair avec d’autres formes de violences.
Les auteurs de cette agression ont rapidement été interpellés, et seront présentés à la Justice dans le courant de l’année 2023. L’impunité des actes de LGBTIphobies ne peut pas, ne doit pas continuer. Les plaintes pour agressions LGBTIphobes doivent être reçues, doivent être suivies d’investigations ; lorsqu’ils sont identifiés, les auteurs doivent être poursuivis, renvoyés devant les tribunaux pour répondre de leurs actes dont le caractère LGBTIphobe doit être retenu chaque fois qu’il se présente.
Les personnes LGBTI doivent avoir, en fait comme en théorie, leurs droits et leurs libertés fondamentales respectées comme celles de tous·tes les autres citoyen·nes, et notamment ceux à la sécurité, au respect de leur intégrité physique et psychique et à la protection contre toutes les formes de violence.
Parce que la peur doit changer de camp, SOS homophobie exhorte le gouvernement et la représentation nationale à se décider, de façon urgente, de doter la France d’une politique pénale ambitieuse, et cesser ainsi de reléguer au second plan les atteintes contres les personnes en raison de leur orientation sexuelle et/ou de leur identité de genre.
Lucile Jomat, Présidente de SOS homophobie
Adrien Maschino, Vice-président de SOS homophobie
Contact : 06 28 32 02 50 / porte-parole@sos-homophobie.org