26 avril : Contrairement aux engagements du gouvernement, les lesbiennes sont visibles
En cette journée de la visibilité des lesbiennes et au lendemain de l’élection présidentielle, SOS homophobie attend du nouveau gouvernement d’Emmanuel Macron une réelle implication dans la lutte pour l’égalité entre les femmes et les hommes et dans la lutte contre les LGBTIphobies, deux angles indispensables pour lutter contre la lesbophobie et permettre une plus grande visibilité des personnes lesbiennes.
En 2020, selon le rapport du Boston Consulting Group (BCG), seulement 37 % des lesbiennes avaient fait leur coming out au travail, contre plus de la moitié des gays [1].
En 2020, les actes lesbophobes dans l'espace public se sont produits dans 68% des cas envers des couple de femmes, quand les couples d’hommes n’étaient visés que dans 20 % des cas dans le même contexte [2].
En effet, dans notre société, l’homme est considéré comme la norme à la fois dans la lutte contre l'homophobie et dans les relations femmes/hommes entraînant une double invisibilité des lesbiennes et une absence de prise en compte des particularités de la lesbophobie.
Cette invisibilité se manifeste au sein des luttes contre les LGBTIphobies, dans l’histoire des mouvements LGBTI mais également dans les programmes de lutte contre les discriminations.
Ce manque de visibilité des lesbiennes est intrinsèquement lié à la place et aux droits des femmes dans la société. SOS homophobie demande au gouvernement de mettre en place un plan d’ampleur d’égalité entre les femmes et les hommes et de lutte contre le sexisme.
La santé des lesbiennes toujours au placard
Les résultats d’une enquête suisse publiée en 2020 [3] révèlent que plus du tiers des lesbiennes ont subi des discriminations au cours de leur parcours de soin et qu’un quart d'entre elles n’ont pas de suivi gynécologique.
SOS homophobie demande à ce que des campagnes de sensibilisation envers les femmes ayant des relations avec d’autres femmes soient mises en place par le gouvernement. Un programme de formation complet à destination des professionnel‧les de santé doit aussi être dispensé dans toutes les formations médicales et paramédicales.
Une reconnaissance de la maternité des lesbiennes en demi-teinte
Depuis peu, les couples de femmes ont enfin la possibilité de réaliser leur projet parental en ayant recours à la PMA en France, une avancée importante en direction de l’égalité des droits pour les couples lesbiens. Pourtant, l’existence des familles homoparentales au sein de la société française est toujours niée. SOS homophobie demande à ce que les questionnaires administratifs reflètent la diversité des familles et ainsi qu’aucune famille ne soit plus marginalisée ou stigmatisée.
Une justice toujours à la traîne
Il aura fallu attendre 2021, pour que la justice condamne, pour la première fois, un homme pour « viol en raison de l’orientation sexuelle » sur une femme lesbienne [4]. Soit 17 ans après la création du caractère aggravant des délits s’ils sont commis en raison de l’orientation sexuelle. Il s'agit d'une victoire dans la reconnaissance par la justice des violences subies par les lesbiennes en raison de leur orientation sexuelle.
SOS homophobie sera toujours là pour exiger une égalité des droits pour toutes et une implication des pouvoirs publics dans la lutte contre la lesbophobie, pour que nous soyons toujours plus visibles et reconnues à part entière.