Condamnation des auteurs de l’agression d’un militant LGBT en mars 2017
Il aurait fallu cinq années d’une attente interminable pour que se tienne enfin le procès des bourreaux de Zak OSTMANE, militant LGBT algérien réfugié en France sauvagement agressé au printemps 2017.
Le récit du Zak est glaçant : après avoir été drogué par deux individus alors qu’il passait une soirée dans un bar, Zak est emmené inconscient dans une chambre d’hôtel par ses agresseurs, qui le séquestrent pour lui extorquer de l’argent.
C’est lorsque ses ravisseurs réalisent que Zak est homosexuel que débute véritablement le calvaire vécu par Zak pendant plus de trente-six heures.
Trente-six heures durant lesquelles ses tortionnaires vont lui infliger les pires sévices : entravé, Zak subira un véritable déluge ininterrompu de coups, mais également une agression sexuelle et un viol.
Zak ne sera délivré de ses tortionnaires que par l’intervention de policiers, qui, passant par hasard à proximité des lieux, furent alertés par les cris de la victime.
À l’issue de quatre jours d’audience qui ont particulièrement éprouvé la victime, les juré·es de la Cour d’assises d’Aix-en-Provence ont condamné les deux accusés qui ont comparu devant elles et eux à 5 et 18 ans d’emprisonnement.
SOS homophobie accueille cette décision avec soulagement : le caractère homophobe de l’agression a en effet été retenu par les jurés, alors même que l’homophobie avait été écartée des débats à plusieurs reprises durant l’instruction.
Ce n’est que grâce à la ténacité et l’obstination tout au long de la procédure de la victime, de son conseil et de ceux des autres parties civiles que cette effroyable agression a été reconnue à sa juste gravité.
La constitution de partie civile des associations de défense des droits des personnes LGBTI, présentes aux côtés de la victime, a été reçue par la cour d’assises : les deux condamnés devront donc leur verser des dommages-intérêts, qui seront utilisés par SOS homophobie pour aider davantage de victimes.
Cette effroyable agression est une nouvelle preuve que les personnes LGBTI sont, aujourd’hui encore, victimes de violences uniquement en raison de leur orientation amoureuse ou sexuelle et/ou de leur identité de genre.